Notre dernière journée à Phnom Penh a été marquée par la fin des festivités du nouvel an chinois. En Chine, c’est la fête des lanternes mais ici à Phnom Penh nous avons assisté à une cérémonie bien différente. Avant de partir, nous commençons la journée par un solide petit déjeuner : canard laqué à la khmer. Vive la « street food fusion » avec cette délicieuse recette sino-khmer, comme quoi les concepts à la mode ne sont pas toujours où l’on croit ! Il s’agit d’un délicieux canard laqué (aussi bon qu’à Beijing !) servi sur un riz brun avec des légumes en saumure, du gingembre, du porc grillé et une délicieuse sauce qui ressemble beaucoup à celle du canard à la pékinoise. Le plat est accompagné d’un bon petit bouillon aux légumes croquants. Un vrai plat de fête pour moins de 2 dollars !

Les festivités du nouvel an chinois avaient lieu à Takmao une petite ville de la banlieue sud. De nombreux cortèges convergeaient de tout Phnom Penh vers Takmao. On a retrouvé les danses des chiens chinois, les pétards et les fanfares mais l’excitation de tous se portait vers une cérémonie un peu spéciale.

Une poignée d’élus costumés se sont succédé dans un minuscule temple bondé. Arrivés devant l’autel, ils prient, lancent de l’eau avec une branche pour bénir l’assemblée, dansent ou effectuent des mouvements d’arts martiaux. L’atmosphère est surchauffée et certains sont à la limite de la transe. Le moment fatidique tant attendu et redouté arrive : l’élu(e) saisit une dague ou une lance et se coupe la langue à plusieurs reprises. Le sang coule. Il lèche ensuite des papiers de prière soigneusement collectés par l’entourage.

Une fois sortis, les élus montent sur un char ou une chaise à porteurs et l’assemblée se presse pour avoir une bénédiction. Gabrielle est saisie au bras par une femme qui l’emmène se faire bénir : elle est ainsi arrosée de parfum sur les bras et la tête, touchée par l’épée qui a servi au sacrifice et aspergée d’eau recraché par un élu. Et ceci successivement par 3 élus.

Nous partons ensuite en cortège hétéroclite, nous sur notre moto taxi, pour rejoindre d’autres défilés. L’excitation est à son comble et la foule se presse.

C’était un après-midi intense et fort en émotions pour nous, mais encore plus pour les élus comme en témoignent les photos de ce jeune homme qui se prépare à entrer dans le temple.

De retour à Phnom Penh, nous nous sommes remis de nos émotions avec de délicieuses crêpes croustillantes à la noix de coco. Il s’agit d’une fine crêpe dentelle doublée d’une crème au lait de coco et de coco râpée sucrée.

En se promenant, on passe devant les cantines de rue d’un grand chantier. Plusieurs plats sont proposés aux ouvriers directement dans des sacs plastiques à emporter. C’est de la cuisine de rue à grande échelle !

On passe également devant cette étonnante petite cuisine mobile posée sur des rails qui propose des sandwichs cambodgiens.

On vous laisse avec l’un de nos goûters favoris : les beignets de bananes.