Passé le col de l’amitié, nous entrons au Vietnam et après quelques heures de route nous voici à Hanoï. L’ambiance est radicalement différente, beaucoup plus détendue qu’en Chine. Il règne une atmosphère de vacances, il y a d’ailleurs beaucoup de touristes. La ville est grouillante notamment en raison du nombre impressionnant de scooters, traverser une rue semble périlleux mais on s’y fait vite. Il faut littéralement glisser dans la marée d’engins qui couvrent la chaussée. Les rabatteurs, arnaqueurs, vendeurs et solliciteurs en tout genre (inexistants en Chine) sont très nombreux.

Dès notre arrivée de délicieuses odeurs de cuisine de rue assaillent nos narines et nous ne savons pas où donner de la tête. Il nous faut un petit peu de temps pour trouver nos repères mais une liste de cuisine de rue à tester s’établit très vite dans nos têtes.

Pour notre premier soir nous avons la chance d’être accueilli par Olivia qui habite à Hanoï. Nous mangeons sur un bout de trottoir, entre deux rangées de scooter, de très bonnes nouilles sautées au bœuf accompagnées d’une bière Hanoï.

Mais tous les deux, nous n’allons pas en rester là. Des petits tabourets en plastiques envahissent partout les trottoirs de la ville pour déguster là un barbecue, ici un Pho, une bière pression, des nouilles, du thé au citron, des graines en tout genre, un café, du poisson séché, des fruits ou des fritures. Nous nous installons à une terrasse qui propose la fameuse bière pression de Hanoï et nous hélons, grâce à nos sympathiques voisins, une marchande de poissons séchés et grillés dans la rue. C’est délicieux, surtout accompagné d’une sauce sucrée et pimentée. Puis dans une ruelle plus calme, nous commandons dans une minuscule échoppe des frites fraîches et de la mangue verte. Le tout est servi sur une feuille de bananier, un en-cas traditionnel. Notre voisine, accompagnée de ses deux enfants, nous fait également goûter du poisson frit et nous offre de la mangue verte. Ces petites spécialités se mangent trempées dans un mélange de sel et de piment ou dans la fameuse sauce rouge sucrée et pimentée. Vous pouvez également arroser votre plat d’un jus de minuscules citrons verts. Enfin, avant d’aller se coucher on se promène dans la vieille ville et à coté de la cathédrale, toujours sur des petits tabourets de plastiques au milieu du trottoir, on prend un thé au citron accompagné de graines de tournesol.

Pour le petit-déjeuner, on se fait vite à l’habitude vietnamienne et nous mangeons de bons « Pho » sur un bout de trottoir. Gabrielle prend poulet, Pho Ga, tandis que Thomas préfère au bœuf, Pho Bo.

On se promène sur les marchés et on y déjeune de copieux plats de riz. On goûte également de bons nems. Au grand désarroi de Gabrielle, on ne trouve pas seulement du chien sur les étals des bouchers mais également du chat ! On préfère déguster une petite pâtisserie au riz gluant et à la cacahuète à la sortie du marché.

On découvre un bel agrume à la forme surprenante. On ne sait pas trop comment cela se consomme, mais selon une marchande de fruits, les vietnamiens l’utilisent surtout pour le culte des ancêtres en le posant devant l’hôtel qui se trouve dans chaque maison. L’enquête continue, on vous tient au courant.

Dans la journée, on se repose en dégustant un bon café vietnamien. C’est une boisson très courante ici, on le consomme très fort noir ou mélangé avec un peu de lait concentré.

Le soir, on s’offre une petite sortie à l’Opéra de Hanoï. C’est une réplique miniature de l’Opéra Garnier. Et en effet, la salle de 900 places est beaucoup plus intime que l’original. Nous voyons l’orchestre national du Vietnam qui accompagne le jeune surdoué du piano Nguyen The Vinh, âgée de 12 ans ! Pour assister à ce beau concert de Haydn, la bonne société hanoïenne était en costume alors que Thomas était en short.

Hanoï est une belle ville, il y a de nombreux lacs. L’architecture coloniale côtoie de beaux exemples d’architecture Art Déco et moderne. Entre les grandes artères, il y a un dédale de charmantes ruelles.

En revanche, on a un peu de mal à se faire au bruit et à l’agitation permanente de la marée de scooters. De plus, le touriste est ici une véritable poule aux œufs d’or que l’on prend souvent pour un gogo. Après le Japon et la Chine, c’est dur de devoir batailler pour payer un prix décent. On se réconforte autour d’une énorme crevette grillé (payée au prix fort !). En dehors des commerçants sans scrupule, les gens sont vraiment sympathiques.

Sans transition, on vous laisse avec une photo de toilettes insolites mais conviviales, prise dans un bar d’Hanoï ! Et on se retrouve bientôt avec plein de nouvelles recettes (on y travaille).