Xi’An ou la Chine sans les sous-titres

Nous aimons les dépaysements et à Xi’An nous avons été servis. Nous avons passé quelques jours chez les parents de notre amie Rong, ils habitent dans la banlieue ouest de Xi’An dans un quartier animé. Ils sont très accueillants et nous avons été baladés à droite et à gauche à la sauce chinoise pendant quelques jours.

Ils habitent dans un grand ensemble de logements attenant à une usine, tout le monde semble se connaître et il y a de nombreux équipements (la vraie organisation communiste autour de l’usine).

Nous avons fait connaissance avec la famille de Rong et des amis de la famille. La communication n’est pas toujours aisée mais l’on s’en sort toujours avec quelques mots de chinois, d’anglais, les talents de mime de Gabrielle et l’aide de traducteurs divers et variés (professeurd’anglais, cousines de Rong…). Nous avons progressé en chinois et découvert de nombreux aspects de la culture toujours intéressants et parfois déconcertants. Lors de nos pérégrinations, nous avons dû accepter les nombreuses cigarettes offertes par les hommes que nous rencontrions, c’est difficile de refuser (encore plus pour Thomas qui est un homme que pour Gabrielle). Nous avons souvent dû faire semblant de fumer surtout quand on se faisait offrir les cigarettes à la chaîne.

Nous n’avions souvent aucune idée du programme de nos journées et cela jusqu’au dernier moment. En fin de journée quand nous pensions enfin pouvoir aller nous coucher, nous nous retrouvions attablés chez la grand-mère paternelle (qui vit avec ses deux autres fils et leur famille) pendant deux heures avec une assiette de raviolis à manger !

Côté nourriture nous n’avons manqué de rien, bien au contraire, en plus des repas, la maman de Rong nous proposait toujours des petits snacks (grenade, glace à l’ananas, riz au sucre et aux pruneaux, graines de tournesol, tofu pimenté… !) et, comme pour les cigarettes, il était difficile de refuser. Nous avons mangé de très bonnes choses, des choses plus étonnantes et d’autres plutôt difficiles pour les palais européens ! Thomas s’est quand même risqué aux œufs de 100 ans et Gabrielle a dû faire fi de quelques principes d’hygiène !

Arrivés de bonne heure, le premier jour a été plutôt calme et ponctué de quelque visite de la famille. Le soir,  nous avons dîné chez les parents de Rong : œufs de 100 ans, légumes en sauce, tofu fumé  au céleri et bien sûr alcool de riz et bière à volonté !

Le lendemain : réveil à 6h00 du matin pour profiter de la voiture de la tante qui se rend au centre ville. Elle nous dépose à la gare où nous prenons un bus pour l’armée des soldats de terre cuite. Nous avions déjà visité ce site il y a 5 ans mais c’est toujours aussi impressionnant et les fouilles se poursuivent. L’armée est composée de plus de 6000 soldats de terre cuite grandeur nature se dressant pour protéger la tombe du premier empereur de Chine, Shi Huangdi. Il a fait fabriquer et enterrer cette armée durant son règne au IIIème siècle avant J.-C. C’est fascinant de voir que chaque soldat a des expressions et une coiffe différente.

L’après-midi, nous nous sommes promenés dans Xi’An avant de rejoindre les parents de Rong pour aller dîner chez ses grands-parents qui habitent à quelques minutes à pied de l’appartement, comme le reste de la famille. Après un bon dîner de poisson, poulet, tofu et champignons, crevettes aux poireaux, lotus et bière à volonté. Le grand-père de Rong est très accueillant, il nous montre ses calligraphies, ses œuvres au point de croix et ses mainates qui disent bonjour et imitent la sonnerie du téléphone. Il nous précise plusieurs fois qu’il ne joue pas aux cartes et au Mah-Jong et qu’il ne boit pas, il semble que le fait soit assez remarquable !

En sortant, nous nous rendons sur le parvis de l’usine où se donnent rendez-vous les amateurs de danse et Gabrielle s’essaye aux chorégraphies chinoises. Avant de rentrer nous passons chez l’autre grand-mère de Rong et nous faisons connaissance de ses oncles et tantes (le mot oncle peut également désigner un ami proche, c’est pourquoi nous sommes parfois un peu perdus).

Samedi, nous visitons la pagode de l’oie sauvage avant de partir en expédition « dégustation de cuisine de rue » dans le quartier Hui (musulman) de Xi’an.

Le quartier musulman est le quartier le plus animé de la ville, il est très réputé pour la cuisine de rue (nous y étions déjà passés la veille). Nous nous sommes bien remplis la panse. Pendant que Thomas dégustait la spécialité locale à base de mouton en compagnie du père de Rong, Gabrielle mangeait végétarien de son coté avec la mère de Rong. Pour Thomas : Yangrou Paomo (bouillon à la viande de mouton aux vermicelles dans lequel on émiette du pain plat) et pour Gabrielle : nouilles froides aux cacahouètes et aux piments, cubes gélatineux avec du piment et des oignons (difficiles à identifier,  nous pensions qu’il s’agissait de pommes de terre il semblerait que ce soit des sortes de nouilles, en tout cas ce n’était pas très bon), beignet au kaki. Alors que nous pensions être rassasiés, les choses sérieuses ont commencé : pudding aux huit trésors

Gâteau de riz au sésame et à la confiture de rose

 

Gâteau à la citrouille et aux marrons

Sucette de gâteau de riz au caramel

 

Brochette de tofu pimenté

Tanghulu et un peu de pain Hui pour finir.

Le quartier Hui est très sympathique et les cuisines de rue sont variées, délicieuses et parfois impressionnantes.

 

Après cette longue journée, nous étions impatients de rentrer à la maison pour nous reposer mais c’était sans compter le programme du papa de Rong. C’est ainsi qu’après avoir vadrouillé et mangé toute la journée, nous nous sommes retrouvés chez la grand-mère entourés des oncles, tantes et cousines avec une assiette de raviolis sur les genoux !

Dimanche, pour notre dernière journée nous sommes restés dans le quartier. Le matin nous avons rejoint les parents de Rong sur le complexe sportif où de nombreux chinois s’adonnent à différentes activités : Badminton, marche accélérée, étirements, danse, Kung fu chinois… Pendant que la maman de Rong prenait son cours de danse et que son père jouait au Chen Chou (sorte de badminton qui se joue à plusieurs en cercle et où les pieds remplacent la raquette), nous avons fait quelques tours de stade en marchant à l’envers comme ça se fait ici !

Puis, après une partie de Chen Chou avec les parents de Rong, nous sommes rentrés pour préparer le repas du midi : raviolis au céleri et au porc. On peut dire que maintenant nous maîtrisons assez bien l’art du ravioli !

Au moment de passer à table, un autre «oncle» de Rong est arrivé (il s’agissait en fait du voisin) muni d’un autre bol de raviolis, végétarien cette fois. Après avoir bien mangé, on nous a proposé de la bière et des cigarettes ! Deux heures plus tard, nous sommes enfin sortis de table mais le père de Rong avait déjà préparé la suite du programme. Nous sommes donc partis tous les trois pour une destination alors inconnue. Après avoir marché un long moment au bord d’une route très fréquentée, nous avons atterris dans un élevage de canards et de poules ! Nous avons continué notre marche pour enfin arriver sur une grande esplanade vide à l’emplacement d’un ancien château. Nous avons profité du paysage quelques minutes et nous sommes rentrés. Arrivés à la maison, nous nous sommes remis en cuisine pour confectionner des brioches vapeurs ! Après le dîner, nous pensions partir directement pour la gare (en Chine mieux vaut être bien en avance pour avoir de la place pour ses bagages) mais le papa de Rong nous avait préparé un petit programme de dernière minute ! C’est ainsi que nous avons découvert l’un des plus grands parcs de Chine : le Daming Parc. Aménagé il y a à peine un an, c’est un gigantesque parc très agréable. Les aménagements sont soignés et les différentes ambiances du parc sont très réussies. Les habitants se rassemblent pour chanter, danser (dance ou danse de salon, il y en a pour tous les goûts), faire du cerf-volant, jouer au badminton ou au Chen Chou, jouer de la musique… . Après une promenade au pas de course et une partie de Chen Chou, nous sommes enfin partis pour la gare.

Le séjour à Xi’an fut intense et c’est toujours aussi chouette d’être accueillis dans une famille. Après une nuit en train couchette très confortable, nous arrivons à Chengdu où nous sommes également accueillis chez le futur mari de Rong.

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7 comments on “Xi’An ou la Chine sans les sous-titres

  1. le Chen Chou le volant il est comment ? je pense + long et avec de plus longue plume et la base plate, si c’est ça ce jeux ce joue dans toute l’Asie j’ai le volant à paris on fera une partie. Bisous

  2. Est-ce que tous ces gâteaux sont caractéristiques de la cuisine chinoise musulmane ? Tout à l’air trop bon en tout cas ! Pour le coup c’est vraiment de la cuisine de rue. J’ai hâte que vous reveniez à Paris pour mettre en pratique tout ce savoir culinaire accumulé au fil des jours ;)

  3. MIAM!! Et bravo pour le blog, je le lis comme un roman (si possible après manger pour éviter les frustrations) Gros bisous! Et bonne route…